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Culture et tradition

Ethnies et langues parlées au Togo

Des populations Ewe et Guins au Sud, Ana et Tem dans la région Centrale, en passant par les Bassar, Kabyés et Tamberma de la région de la Kara et aux Moba-Gurma de l’extrême Nord, ce sont autant de peuples restés profondément ancrés dans leurs traditions que le Togo offre à découvrir.

Chaque ethnie a des traditions propres largement indissociables du contexte religieux.

La langue officielle du Togo est le français. Les deux langues nationales sont l’éwé et le kabiyé, ces deux dernières ont été choisies en 1975 par le président Eyadéma. Il existe en outre 42 parlers au Togo dont le mina (dialecte d’éwé parlé à Lomé) qui sert de langue véhiculaire pour le sud du pays, le mobaa, le kotokoli et le peul.

Fêtes traditionnelles les plus connues au Togo

Ayiza, fête des moissons dans le Zio

Selon l’histoire du peuple Ewe, les fondateurs de Tsévié émigrant vers le sud (exode de Notsé qui remonterait à 1720), fatigués et dépourvus, décidèrent de semer du haricot. Lorsqu’il fallait reprendre la route, les semeurs protestèrent, exigeant d’attendre la récolte. De là vint le nom actuel de Tsévié formé de « Tsé » (produire) et « vié » (un peu). Ayiza doit son nom au haricot « Ayi » et est célébrée chaque année le 2e samedi du mois d’août à Tsévié.

Epé-Akpe, fête historique des Guins

C’est sans doute une des cérémonies les plus importantes de toute l’Afrique de l’Ouest. Propre aux Guens venus du Ghana au 17e siècle pour s’installer dans la région des lacs en 1663, Epe-Ekpe est l’occasion de la prise de la pierre sacrée (Kpessosso) qui demeure le noyau autour duquel tournent toutes les manifestations. 
Cette fête marque le début de l’année de l’ethnie Guin. Elle n’a pas de date fixe mais est généralement célébrée au mois de septembre de chaque année et quelques rares fois au mois d’août à Glidji Kpodji. 

Togbui-Agni, fête des moissons des Adja-tado du Moyen-Mono

C’est la fête traditionnelle des AdjaTado, population située en majorité au Sud-est de Notsé, dans la préfecture du Moyen Mono. C’est l’occasion unique de sortie solennelle du « Roi de la terre » à Tado. Elle donne lieu à plusieurs cérémonies rituelles pour exorciser les maladies, remercier les mânes des ancêtres et la terre nourricière pour l’abondance des récoltes dans l’année et implorer les bénédictions sur les populations. Selon certaines versions, tado serait dérivé de « Atawoadé » qui signifirait « escalader » (les maladies). Cette fête de retrouvailles de la diaspora Adja est célébrée le 2 ème samedi du mois d’août à Tado.

Ovazu, fête des moissons en pays Akposso et Akebou

« OVAZU » est composé des mots Akposso: « Ova » (fonio) et « Zu » (fête). Elle a pour but de remercier les dieux qui ont favorisé une récolte abondante et protégé les membres de la communauté. Selon l’histoire, Le fonio a joué un rôle déterminant dans la lutte contre les ennemis envahisseurs du peuple Akposso. Ovazu est célébrée chaque année le 2e samedi du mois de décembre alternativement à Amlamé et Badou.

Gbagba-Za, fête des moissons des Ewé d’Agou

C’est une manifestation culturo-religieuse des Ewe d’Agou. plusieurs divinités gravitent autour de cette manifestation dont la déesse Gbagba constitue l’une des pièce maîtresse. Il en est de même pour Apetofia, l’une des divinités vénérées des forêts, des plaines et des montagnes d’Agou. Elle sort une fois l’an sous l’apparence d’un véritable fauve en grande parade pour rendre visite aux siens. la fête Gbagba donne le ton à la consommation de la nouvelle igname et est célébrée le 1e samedi du mois d’août au chef lieu de la préfecture.

Agbogbo-Za, fête historique des Ewé

Plus qu’une fête rituelle, Agbogbo-Za est la plus grande fête traditionnelle du peuple Ewé. Elle marque la commémoration de l’exode du peuple Ewé au XVIIe Siècle. Les premières cérémonies rituelles commencent à partir du 1e jeudi du mois de septembre à Notsé. L’apothéose a lieu le 1er samedi de ce mois dans la même ville.

Odon-Tsu, fête des moissons dans l’Ogou

Fête célébrée par les Ifé (Ana) de la préfecture de l’Ogou. « Odon » signifie « fête » et « Tsu » est le génie de la Terre, la force mystérieuse qui fait pousser les céréales en général et les tubercules d’ignames en particulier. Cette fête des ignames qui a lieu le dernier samedi du mois de juillet à Atakpamé est marquée par des cérémonies spirituelles et traditionnelles dédiées à la terre nourricière. 

Gadao-Adossa, fête des couteaux

La dénomination Gadao-Adossa est l’expression commune pour désigner deux grandes fêtes Tem à savoir Gadao pour les Tem et Adossa pour la communauté de Didaouré fortement islamisée. L’histoire de Gadao est liée au jaillissement d’un étang d’eau intarissable en un endroit qui prit le nom de Tabalo et où s’était enfoncé le chef des Mola en y laissant une Chéchia rouge. Dès lors, le nom de Gadao est devenu un mythe et est célébrée afin de remercier les ancêtres pour l’abondance des récoltes. Adossa est la danse du couteau exécutée par les clans Traoré, Touré, Mendè, Cissé, Fofana qui peuplent Didaouré. Elle se déroule au cours du 3e mois de l’année lunaire islamique. La fête Gadao-Adossa qui suit le calendrier islamique n’a pas de mois fixe de célébration à Sokodé.

Kilikpo, fête des moissons à Tchamba

C’est la fête de récoltes abondantes et l’avènement d’une ère prodigieuse. Elle est marquée par la consommation de la nouvelle igname et est entourée d’un rituel consistant à des offrandes aux divinités: mânes, jumeaux, génies protecteurs. Elle est célébrée à Tchamba chaque année le 1e samedi du mois d’août qui passe ainsi pour être un mois de providence, d’abondance et de sanctification.

Dzawuwu-za, fête des moissons des Ewé de Kloto

C’est une pratique culturelle qui s’appuie sur des croyances ancestrales dans la région du Kloto. C’est aussi une fête au cours de laquelle dans les anciens temps, on répandait à l’intention des Dieux et des mânes des ancêtres, les mets préparés avec les prémices de certaines cultures (maïs, manioc, igname…). Elle est célébrée chaque année le 1e samedi du mois d’août à Kpalimmé. Fête initiatique du fouet (fête d’initiation en pays Tamberma). Elle a lieu tous les 4 ans.

Habye, fête religieuse des Kabyé de la Kozah

C’est une danse de démonstration magique. c’est l’occasion de démontrer la force occulte des sorciers. Elle offre aux seuls initiés, l’opportunité de se prouver mutuellement une maîtrise des forces de la nature. Elle a lieu tous les 5 ans au mois de novembre. Elle est aussi triennale dans certains cantons de la Kozah.

Sinkaring, fête d’initiation et des moissons des kabyé de la Binah

Etymologiquement, Sinkaring viendrait d’un couple de verbes Sankuu qui veut dire se laver les mains, se purifier et Karuu qui signifie être prêt à affronter les épreuves de la vie. Sinkaring, qui a son origine à Lama-Tessi, est donc une épreuve par laquelle on soumet le jeune kabyé de la Binah à l’endurance et à la force afin qu’il puisse défendre sa communauté. C’est donc un test pour les jeunes pour permettre leur intégration dans la classe des adultes. Elle est aussi une fête des moissons car après les chants et les danses, vient la dégustation des beignets d’haricots et la boisson locale, fruits des nouvelles récoltes. Elle est rotative de canton en canton et est célébrée chaque année le 1e samedi du mois de décembre.

Sintou-Djandjaagou, fête des moissons des Nawdéba et Lamba de Doufelgou

C’est une fête célébrée chaque année le 1e samedi du mois d’avril par les populations de la préfecture de Doufelgou. Elle se veut le carrefour des cultures et des peuples de cette préfecture car elle constitue un condensé des rites, manifestations et danses les plus typiques que l’on rencontre chez les ethnies de la préfecture, à savoir : les Nawdéba et les Lamba. Cette danse est également exécutée pour vénérer la mémoire des ancêtres et remercier ces derniers et le Tout-Puissant pour la bonne récolte afin qu’ils bénissent la saison qui commence. Elle a lieu à Niamtougou.

Tislm-Difoini-Oboudam, fête des moissons et d’initiation dans la Kéran

Cette fête qui regroupe toutes les populations de la Keran est un hommage aux dieux et aux ancêtres pour avoir fourni d’abondantes récoltes. C’est aussi l’occasion pour les peuples de la Keran de déceler les richesses que contiennent leurs coutumes et traditions et de dépouiller la jeunesse des complexes dus à l’acculturation. Elle est célébrée le deuxième samedi du mois de février à Kanté.

D’pontr/N’dack, fête des moissons en pays Bassar et Konkomba

Elle marque en pays Bassar et Konkomba le début d’une nouvelle année. La culture de l’igname dans la région demeure l’élément clé autour duquel on trouve la signification de D’pontr et N’dack. D’pontr et N’dack donnent l’occasion à l’homme bassar ou Konkonba l’occasion d’apprécier le fruit de son labeur de l’année et lui permettent d’en offrir les prémices aux dieux et aux mânes des ancêtres en signe de reconnaissance. Elle est célébrée chaque année le 1e samedi du mois de septembre alternativement à Bassar et Guérinkouka.

Evala, fête d’initiation en pays Kabyé

Evala, c’est la fête de la lutte en pays Kabyé. C’est l’occasion pour les jeunes evalou de se distinguer parmi les co-initiés par leur force, leur endurance et l’élégance de leur danse. Cette cérémonie rituelle d’initiation qui se pratique individuellement de maison en maison dès le mois de janvier, permet aux jeunes de 18 ans d’intégrer la classe adultes. Les cérémonies finales débutent les 11, 12, 13 et 14 du mois de juillet, ce qui coïncide avec le 2e samedi de ce mois chaque année. Elles durent une semaine et se déroulent dans tous les cantons de la préfecture. 

Kamaka, fête des moissons des TEM d’Assoli

A l’origine, Kamaka signifie en langue TEM le « hamac » qui servait à transporter, en signe d’hommage, celui qui au cours de l’année s’est distingué par une grande récolte et qui de surcroît a aidé les pauvres par des dons de produits agricoles. C’est aussi une marque de reconnaissance aux ancêtres pour avoir donné au peuple TEM d’Assoli d’abondantes récoltes. Les cérémonies ont lieu le 2e samedi du mois de décembre chaque année à Bafilo.

Tingban pab, fête des moissons des Moba du Grand Tône

C’est une fête traditionnelle célébrée chaque année le 2e samedi du mois de décembre après les grandes récoltes. Elle se définit comme étant l’occasion solennelle pour remercier les diverses divinités qui, par leurs actions bienfaisantes ont concouru à une bonne récolte. Elle est rotative dans les chefs-lieux de préfectures et sous-préfectures.

Koudapaani, fête des moissons de l’Oti

Anciennement fête religieuse des jeunes filles : Kouroubi, cette dernière connaît aujourd’hui une nouvelle dénomination: Koudapaani (condensé de Kouroubi-Dakou-Tigbanpaani) qui signifient fécondité et moissons. Toutes les populations de l’Oti ont convenu de cette nouvelle appellation de leur fête préfectorale dans le souci de pérenniser la paix et de sceller une nouvelle alliance entre elles. c’est un culte aux mânes dans une communion de fraternité et de solidarité pacifiques. Elle est célébrée le 4e samedi du mois de janvier de chaque année à Mango.